Droit de parole – Avec en son sein des quartiers comme Montcalm, Saint-Jean-Baptiste et Saint-Sauveur, Taschereau apparaît comme une circonscription des extrêmes. Vous pouvez nous aider à la cerner?
Étienne Grandmont – Taschereau est une circonscription disparate, diversifiée et colorée. C’est un lieu de culture incroyable, un haut lieu touristique, un lieu de pouvoir aussi en raison des nombreuses institutions politiques qu’elle abrite. Trop de pauvreté, bien que ce soit le lot de tous les centres-villes… C’est quand même inadmissible que des gens continuent d’être forcés d’aller dans les banques alimentaires. QS entend d’ailleurs augmenter le salaire minimum à 18 $ l’heure et hausser les prestations d’aide sociale. Taschereau se distingue enfin par sa concentration d’organismes communautaires ayant pour mission de défendre les droits des citoyens.
DDP : Organismes que vous connaissez bien. Ordinairement, vous êtes le directeur général d’Accès transports viables, et vous avez été longtemps le coordonnateur du Comité des citoyens et citoyennes du quartier Saint-Sauveur.
E.G. : J’ai aussi habité la coop Saint-Gabriel…
DDP : La plus célèbre coop d’habitation de Québec! Le logement est d’ailleurs l’un de vos chevaux de bataille…
E.G. : Les trois quarts de la population de Taschereau sont des locataires! Au cours des vingt dernières années, les loyers ont augmenté deux fois plus vite que l’inflation. Ici, qui plus est, le logement locatif perd sans cesse du terrain au profit de l’hébergement touristique de type airbnb, une énorme pression est exercée sur le logement. En tout cas on peut dire que oui, dans Taschereau, le logement est une préoccupation majeure.
DDP : Vous êtes farouchement opposé au 3e lien. Quels en seraient les répercussions pour Taschereau?
E.G. : Une augmentation de la circulation automobile, puisque les voitures aboutiraient dans le centre-ville, et une menace pour la qualité de vie. Les gens de Taschereau ne veulent pas du 3e lien. Le 3e lien, c’est un projet autoroutier qui entraînera de l’étalement urbain. Et, il va sans dire, une augmentation des émissions de gaz à effet de serre, alors qu’il est impératif de les réduire.
DDP : Votre solution de rechange?
E.G. : Rien de moins qu’une « révolution transport » pour la grande région de Québec! Pour s’attaquer au changement climatique, il faut s’attaquer au transport. Le 3e lien : inutile et nocif. Un désastre économique. On gagnera déjà beaucoup si on maximise les infrastructures existantes, soit les ponts. Mais compte tenu de l’urgence d’agir sur le plan environnemental, la clé, c’est le transport collectif, à condition qu’il soit efficace et accessible. Donc : tramway d’une part et, d’autre part, offre de transport inter-rives sous la forme d’un Service rapide par bus (SBR) vers Lévis. Quant à l’accessibilité, elle se traduit par une baisse de tarif de 50 % pour l’ensemble de la clientèle.
DDP : Votre slogan pour les quatre années à venir?
E.G : Vivre dignement dans des environnements sécuritaires.