DDP – Après la controverse entourant la pollution à Rouyn-Noranda et la révélation de dépassement des normes environnementales dans des dizaines d’usines au Québec, dont quatre dans la Capitale-nationale, que comptez-vous faire pour améliorer la qualité de l’air à Québec?
Jeanne Robin -Au Parti québécois, nous nous sommes engagés d’abord à rendre public tout ce qui concerne la qualité de l’air, à informer la population sur les normes à appliquer. S’engager à la transparence et s’appuyer sur la science. En particulier dans un quartier comme Limoilou à Québec, où il y a plusieurs sources d’émissions polluantes. Il y a peut-être lieu de réviser les normes et d’appuyer les entreprises pour qu’elles atteignent les normes visées. Pour les entreprises qui ne respectent pas les normes, il faut avoir des pénalités financières suffisamment importantes et les appliquer.
DDP – Qu’elle est votre position sur la question des arbres qui seront coupés par le passage du tramway?
Jeanne Robin – Sur la protection des arbres, le parti québécois s’est engagé à consacrer 1% des budgets d’infrastructures (aqueduc, route, etc) aux infrastructures naturelles et notamment à la plantation d’arbres. L’arbre c’est une infrastructure urbaine à part entière. Ils fournissent de l’ombre, ça rafraîchit l’air. Pour ce qui est du tramway, c’est sûr qu’on a besoin du tramway comme infrastructure. L’important, c’est de conserver le maximum d’arbres pendant sa construction et de replanter des arbres. Donc de minimiser l’abattage des arbres et de s’assurer d’avoir un vrai programme de plantation d’arbres.
DDP – Ce 1% vert est-il un peu comme le programme d’intégration des arts à l’architecture ?
Jeanne Robin – Exactement. On s’est inspiré de ça d’ailleurs. C’est une revendication des groupes environnementaux que 1% des budgets des infrastructures soit consacré au vert.
DDP –Comment vous engagez-vous à soutenir la culture locale et les artistes vivants, toutes disciplines confondues?
Jeanne Robin : La proposition du Parti québécois est de créer un statut d’artiste, un véritable statut d’emploi, un peu comme les intermittents du spectacle en France, pour que les artistes aient accès à l’assurance-emploi par exemple, pour leur assurer une stabilité financière. Par ailleurs, les artisans et ceux qui travaillent dans les lieux de diffusion disent que la pandémie leur a fait mal. Ça va être nécessaire de soutenir pendant de nombreuses années les lieux de création.
DDP – Le Parti québécois a annoncé qu’il s’engage à augmenter le salaire minimum à 18$ de l’heure. Est-ce que c’est un projet à court terme?
Jeanne Robin – Les élections servent à mettre de l’avant des propositions audacieuses et responsables. Nous nous engageons à une augmentation graduelle sur trois ans, à 1,25$/h d’augmentation annuelle.
DDP – Vous êtes d’origine française et vous vivez au Québec depuis vingt ans. Comment êtes-vous devenue indépendantiste?
Jeanne Robin – ça fait vingt ans que j’habite Taschereau et Saint-Jean-Baptiste. Je pense que c’est une histoire de cœur et une histoire de réflexion. Je crois que le désir des Québécois et des Québécoises d’avoir un pays, c’est vraiment ça qui m’a convaincue. De sentir l’émotion, cet appétit-là pour former un pays. Après, je dirais que je suis bien obligée de me rendre compte que le Québec est déjà une société à part entière, distincte du Canada. Devenir une nation à part entière, ça me paraît important pour maîtriser tous nos leviers législatifs, économiques, pour faire exister pleinement la société québécoise et préserver notre culture.
DDP – Qu’avez-vous à proposer, dont nous n’avons pas parlé, aux électeurs et électrices de Taschereau?
Jeanne Robin – J’pense que Taschereau a ce petit côté militant et mélangé qui est très important pour tout le monde. c’est à la fois un lieu culturellement très très riche et diversifié. On parle beaucoup d’environnement, de transport en commun, d’une la ville plus verte. C’est ce qui me porte aussi : construire une société plus juste et plus viable sur le plan environnemental.