«Le tramway, c’est maintenant, pas dans dix ans!» a scandé la foule réunie devant l’Assemblée nationale, dimanche le 12 novembre. Plus de 2000 personnes ont manifesté pour réaffirmer l’importance d’avoir un tramway à Québec, suite à la décision du gouvernement Legault de suspendre le projet pour six mois.
C’était une superbe manif. Organisée par Québec désire son tramway, la mobilisation est à la hauteur de l’indignation de la population de Québec. Réunir plus de deux mille personnes en trois jours est un exploit. À l’aller, comme au retour, les bus étaient bondés de familles, parents et enfants venus de tous les quartiers pour défendre le tramway.
Devant l’Assemblée nationale, Élisa Cauchon d’Équiterre a lancé : «C’est pas parce que le gouvernement l’a abandonné, qu’on va l’abandonner.» La mobilisation exceptionnelle de cet événement organisé dans un temps record a galvanisé la foule et décuplé l’énergie pour défendre le projet de transport collectif. Étienne Grandmont, député de Québec solidaire de Taschereau en a témoigné en affirmant : « On va continuer à lutter pour les prochaines semaines, les prochains mois ! »
Un militant de Québec désire son tramway a rappelé que le tramway est la meilleure solution pour amener Québec au XXIe siècle et a lancé à la foule : « Comme dirait la CAQ : Continuons ! »
Dans les scénarios les plus optimistes, on peut penser que les prochains mois seront l’occasion d’améliorer le projet actuel. C’est l’occasion ou jamais. Comme nous le rappelait John Cisco, un citoyen du quartier Saint-Jean-Baptiste qui milite pour un tramway à Québec depuis 1989, c’est seulement 2% des rues de Québec qui seront occupées par le passage du tram. Comme plusieurs personnes l’ont souligné dans nos pages les dernières années, il faudrait aussi enlever totalement la dalle de béton centrale pour mieux intégrer le tramway dans la ville. Il faudrait également assumer que le tramway prendra une voix réservée jadis aux voitures afin d’éviter l’abattage d’arbres centenaires le long du boulevard René-Lévesque. Cela permettrait de rallier les résidents et les résidentes du quartier Montcalm au projet.
Il faut que le tramway s’intègre dans la ville, de surcroît une ville patrimoniale comme Québec. Même chose pour le tunnel passant sous le quartier Saint-Jean-Baptiste au coût si élevé qu’il représente une bonne partie du budget du tramway. Si le tram pouvait passer simplement sur la Côte d’Abraham, il serait déjà moins coûteux. Il faudrait pour cela assumer que le tram prendra un peu la place des voitures. C’est l’occasion de changer de comportement, manière de se déplacer dans la ville. Bref, cela viendrait probablement répondre aux critiques formulées par certains opposants vivant dans les quartiers centraux. À suivre.