Le 7 avril dernier plus de 500 personnes ont marché de l’Assemblée nationale en direction du consulat états-unien dans le Vieux-Québec. Depuis six mois, les manifestants se rejoignent chaque fin de semaine, pour dénoncer à l’unisson ce qui se passe à Gaza – maintenant couramment appelé un génocide.

Un cessez-le-feu immédiat, une fin de l’occupation de la Palestine, et que les responsables soient accusés de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité : voici quelques-unes des réclamations des manifestants, outrés par les crimes surréels des Israéliens et la complicité de nombreux politiciens et institutions au Québec et à travers le monde.

Devant le consulat états-unien un discours très engagé a été livré par Jesse Greener de Voix Juives Indépendantes, un groupe anti-sioniste actif dans la lutte pour la justice en Palestine. M. Greener dénonce l’appui direct des chefs d’État occidentaux à ce qui se passe à Gaza : «C’est bien connu qu’on n’a pas besoin d’être juif pour être sioniste » soutient-il. Le porte parole de Voix juives indépendantes a dénoncé avec véhémence les États-Unis du président Joe Biden.

Selon M. Greener, la situation n’est pas si différente au Canada : «Même si les Canadiens critiquent le génocide israélien, par son militarisme, son nationalisme, ses droits inégaux qui favorisent sa population juive blanche, le Canada reste un pays sioniste ».

Pour les groupes comme Voix Juives Indépendantes, les valeurs et enseignements du judaïsme sont diamétralement opposés à la suprématie religieuse et raciale de l’État israélien. « On s’oppose à l’occupation des terres palestiniennes et au traitement odieux de ces peuples. En effet, nous voyons clairement que le Sionisme constitue les racines qui poussent le fascisme militaire croissant en Israël actuellement. »

En même temps, M. Greener dénonce l’utilisation des juifs par les chefs d’État sionistes de l’Occident, « comme des boucliers humains pour (leurs) objectifs politiques, militaristes et économiques. »

La situation est des plus polarisante. Sur une note personnelle, M. Greener mentionne que sa famille a été bannie de leur synagogue pour le Séder de la Pâque juive à cause de leur participation dans les manifestations comme celle du 7 avril. « En effet, c’est dû à une influence Israélienne dans notre synagogue qui ne veut pas que les participants soient en notre présence. Ils sont inquiets des juives et des juifs qui voient que le génocide israélien démontre clairement que l’histoire de la Pâque juive est directement liée aux luttes des Palestiniens d’aujourd’hui pour survivre. » En collaboration avec Serge Roy.