Plusieurs organismes féministes et syndicaux du Québec se sont réunis le 1er juin 2024 au parc de la Francophonie pour une « Riposte pro-choix » en réaction à une manifestation « pro-vie » (anti-avortement) tenue le même jour.
La caquiste Martine Biron, actuelle ministre de la Condition féminine, et les solidaires Ruba Ghazal et Étienne Grandmont, ont marché du côté pro-choix.
Les prises de parole ont abordé plusieurs points, dont la montée de l’extrême droite, la désinformation, l’accès à l’avortement, la précarité des travailleuses temporaires, la violence basée sur le genre ou encore la volonté de contrôler le corps des femmes comme menace pour une société libre.
Jess Legault de la FQPN a déploré un « backlash mondial contre les droits des femmes ». Mais une nouvelle génération de féministes, unies et solidaires, sont prêtes à défendre la liberté de choisir. Aux adversaires elle a déclaré : « Ne nous sous-estimez jamais. On résistera tant qu’il le faudra. » Anthéa Martineau et Marika Rodrigue-Bergeron de SOS Grossesse ont raconté les longs parcours de combattantes, juste pour avoir accès à un avortement. L’enjeu d’accès est loin d’être réglé.
Marie-Pier Landry de la Clinique SPOT réclame un accès gratuit et universel à tous les soins de santé sexuelle et reproductive, quel que soit le statut migratoire. Actuellement au Québec, les travailleuses temporaires naviguent dans le labyrinthe incompréhensible de notre système de santé « en démantèlement », se heurtant à des portes fermées, des esprits fermés et des listes d’attente fermées. Même si elles obtiennent les services dont elles ont besoin, leur assurance privée ne paie ni l’avortement ni les soins de grossesse. Marie-Philippe Drouin de Divergenres appelle à la solidarité des mouvements féministes et trans, contre toute violence basée sur le genre. « Nos luttes sont vos luttes. » Françoise Ramel, vice-présidente à la FIQ, a mis en garde contre « l’ouragan conservateur » qui s’abreuve de mensonges. « Quand on veut contrôler le corps des femmes, c’est toute la société qui devrait s’inquiéter, pas juste les femmes. Une société ne peut pas être libre si on fait taire les femmes, quand on les empêche de choisir par elles-mêmes et pour elles-mêmes. »
Nathalie Arguin, secrétaire générale de la CSN, démolit la liste de préjugés véhiculés par les anti-choix : « Non, l’avortement, ça ne rend pas stérile. Non, ce n’est pas utilisé comme moyen de contraception. Non, ça n’augmente pas le risque du cancer du sein, du cerveau, des poumons. Non, ça ne crée pas de problèmes de santé mentale. C’est un service de santé … COMME … UN … AUTRE !! C’est une procédure tout à fait sécuritaire ! »
Il y a eu quelques prises de bec entre les pro et les anti, mais dans l’ensemble les deux manifestations se sont déroulées dans le calme, sans heurts. À l’arrivée des pro-choix devant le parlement après 14 heures, la plupart des anti-choix étaient déjà partis. Quelques-un.e.s jouaient de la musique.
Précision : Il est vrai que dans l’ensemble, la manifestation s’est déroulée sans heurts, mais il y avait quand même certains manquements de la part du SPVQ quant au le respect du droit de manifester. Dans un communiqué, le RGF-CN, la LDL-Qc, le RÉPAC, la Coalition pour le droit de manifester à Québec, et la Coordination du Québec de la Marche mondiale des femmes (CQMMF) ont dénoncé la brutalité avec laquelle certaines de leurs militantes avaient été maitrisées par les policiers de la Ville de Québec quand elles ne faisaient que manifester pacifiquement. Une action devant l’hôtel de ville de Québec sera tenue le 18 juin à midi afin de dénoncer le recul du droit de manifester et la répression violente.