Vieillir en coopérative: un avenir gris pour les personnes âgées?

Par Ève Sanfaçon
Publié le 12 décembre 2024
Ma coopérative d'habitation.
Ma coopérative d’habitation sur la rue Saint-Vallier Ouest. Photo: Ève Sanfaçon.

À force d’avancer en âge, il nous vient des questionnements, d’autant plus que nous sommes plusieurs à ne pas avoir eu d’enfants. Alors dites-moi, qui s’occupera de nous plus tard ? On manque de place dans les résidences pour personnes âgées, et ce, à cause entre autres du manque de personnel et des fermetures de résidences supposément non rentables.

Ici, la société a tendance à voir les personnes âgées comme « inutiles » tandis qu’ailleurs, sur d’autres continents, ces gens-là sont considérés comme une précieuse richesse dont on doit prendre bien soin.

J’habite dans une coopérative et j’espère y demeurer longtemps. Nous sommes un beau groupe dynamique et en plus de la maintenance des bâtiments et tout le reste, nous tenons à bien nous occuper les uns des autres. Depuis quelques années, nous sommes plusieurs dans différentes coops à nous poser « THE question »… Ainsi, en matière d’entraide, où tracer la limite quand une personne requiert des soins spécifiques ? Une question qui se pose tant sur le plan éthique que juridique.

Nous sommes en coop parce que nous croyons en cette force qu’est la mise en commun des ressources et bien que ce soit gratifiant, cela peut aussi nous demander beaucoup de notre temps. Nos loyers sont à prix abordable, car nous faisons la plupart des travaux et l’implication demandée suppose une belle énergie et une certaine autonomie de la part des membres de la coop.

Des solutions existent

Avec la population vieillissante dans les coopératives d’habitation à travers tout le Québec, des projets concrets se mettent en branle, par exemple ceux de Fédération des Coops de Québec Chaudière-Appalaches et ceux de la confédération des coops du Québec qui visent à épauler les membres vieillissants de leurs coopératives affiliées.

Après une première rencontre avec cet organisme et des membres des coops de la région de Québec, nous voilà partis pour recevoir du support et des réponses à nos questions, en plus de vivre une belle solidarité. Et tout ça n’est qu’un timide départ. Si vous faites partie d’une coop et que les questions abordées dans cet article vous intéressent, il est toujours possible de vous joindre à ce comité. Je nous souhaite longue vie !

*Une référence inspirante : Les Babayagas, le projet d’une communauté autogérée de féministes à la retraite, qui a vu jour en France en 2008.

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