Plus d’une centaine de personnes ont participé aux discussions sur le projet du promoteur Trudel à l’Ilot Dorchester à l’invitation du conseil de quartier de Saint-Roch 16 janvier dernier. Attablées en petits groupes, elles étaient invitées à réfléchir à 12 propositions du conseil de quartier. Nous y avons recueilli les propos de Pierre-Luc Lachance, conseiller municipal de Saint-Roch-Saint-Sauveur, ceux de Mbaï-Hadji Mbaïrewaye, ex-chef de Démocratie-Québec et ancien président du conseil de quartier de Saint-Roch et de Nicolas Saucier, également ex-président du conseil de quartier de Saint-Roch.
NC : Pierre-Luc Lachance, au conseil de quartier de décembre 2024, vous avez dit que vous ne pouvez pas prendre position sur le projet Dorchester tant que le promoteur n’aura pas officiellement déposé son projet.
Pierre-Luc Lachance : « Il n’y pas de projet de déposé, mais il y a un projet de présenté. Cependant ces présentations ne sont pas finales. Donc, pour déclencher un processus officiel, un projet final doit être présenté. Ça dépend du promoteur. Nous, on travaille avec lui pour qu’il puisse déposer son projet. Mais, on ne travaille pas à la place du promoteur. »
NC : Les urbanistes de la Ville et les gens de Saint-Roch n’ont pas travaillé pour rien sur le PPU de 2017. C’est un cadre qui existe et qui a du sens?
Pierre-Luc Lachance : « Il y a sept ans, on n’avait pas un objectif, par exemple de 80 000 nouveaux logements. On fait des modifications courantes, les choses évoluent à travers le temps. On se doit d’adapter la ville parce qu’on n’avait pas une crise du logement comme on a aujourd’hui. (…) Considérant le projet de mobilité structurant qui est en place avec le tramway, sur quel justement avoir des logements autour de notre zone de tramway? Ça ce sont des éléments intéressants, mais c’est là qu’il faut poser la question et le public répond. »
NC : Mais les 10 étages d’hôtel (que comprend le projet Trudel) ne répond pas à la crise du logement.
Pierre-Luc Lachance : Tu as raison, mais la partie hôtel est un élément financier qui permet de soutenir la construction des logements. Ce sont leurs calculs. À partir de là, on leur dit quels sont les règles du jeu. »
NC : Mbaï-Hadji Mbaïrewaye, pourquoi êtes-vous présent à cette rencontre du conseil de quartier?
Mbaï-Hadji Mbaïrewaye : « Parce que je suis un résident de Roch et soucieux de la qualité de la vie. »
NC : Pensez-vous que la hauteur du projet proposé par Trudel est trop élevé?
Mbaï-HadjiÈ Mbaïrewaye : « Oui, (…) ça fait consensus. Si on permet au promoteur de passer outre le PPU, on n’aura plus de pouvoir. »
NC : Avez-vous espoir que le PPU actuel sera respecté ?
Mbaï-Hadji Mbaïrewaye : « Vous vous souvenez de la tour fresk? J’étais au conseil de quartier à l’époque et on était contre les 20 étages et la Ville nous l’a enfoncé dans la gorge pareil. Je suis pessimiste, mais j’espère, parce que c’est autre un maire, j’espère que ce maire-ci ne fera pas la même chose que monsieur Labeaume. »
NC : Nicolas Saucier, pourquoi êtes-vous présent ce soir?
Nicolas Saucier : « J’étais là à l’adoption du PPU. J’ai fait la démarche de consultation en 2017. On dit que ça fait longtemps, mais ça fait pas si longtemps! Il y a eu beaucoup de gens qui se sont déplacés. Et là, on fait fi de ça et on recommence les consultations… C’est bien de consulter, mais faut pas non plus jeter tout ce qui a été fait C’est bien que les gens puissent s’exprimer. Ça permet de délibérer. Il me semble que les gens demandent que le PPU soit respecté. Les gens ont manifesté beaucoup d’exigences ce soir. »
NC : Qu’est-ce qu’on peut attendre de l’administration marchand?
Nicolas Saucier :« Il y a des élections qui arrivent bientôt. J’espère qu’ils vont être à l’écoute de la population! »
(en collaboration avec W. Stuart Edwards)