Le Mois Multi est lancé et offre sa programmation d’arts multidisciplinaires et électroniques jusqu’au 27 février. Expositions, spectacles, performances et projections pour petits et grands (parfois avertis) se déploieront au centre-ville. Tandis que le volet exposition se concentre principalement au sein de la coopérative Méduse, grâce à l’heureux partenariat des centres d’artistes sur place, l’art vivant s’étoile dans diverses salles en dessinant une constellation des plus éclairantes.
MAYDAY (Mélanie Demers) nous a transi avec Confessions publiques au Studio d’essai le 31 janvier. Julie Artecho défend une première création à la Salle Multi le 9 février. Nulle autre que Safia Nolin sera sur les planches du Trident, armée de sa guitare. Elle, dont l’œuvre n’hésite pas à magnifier la souffrance, détournera les commentaires qui purjutent des réseaux pour les sublimer en un appel à la sororité. Ce détournement de matière haineuse, acte de bravoure et de contestation, promet de nous empoigner le cœur et de nous brasser le cage (13 février).
Cette année, les artistes du Bureau de l’APA, ont ouvert le bal avec Anti-Fragile, spectacle de piano. Ces habitués du festival, dont les propositions courageuses ne laissent jamais indifférents, ont encore démontré que l’impétuosité sait faire preuve de finesse. À piano grand ouvert, immergés dans la fresque peinte par Chloé Surprenant, ils se jouent du risque et mettent le désordre, en créant des espace de liberté
Corps. EN.JEU.X est la thématique du festival cette année. Le commissaire, Christian Lapointe, transfère ainsi la fougue qu’on lui connaît en tant que metteur en scène vers une programmation coup-de-gueule. En ces temps de morosité inquiète, quoi de mieux que d’entrer dans le vif de la culture et des questions nécessaires avec une puissante fragilité. Un antagonisme que nombreux artistes, en quête de résilience, confirment lors de cette édition 2025, en abordant des sujets sensibles. Ainsi le trauma des sévices sexuels est ausculté par Le Théâtre indépendant dans Le gardien d’enfants (7 février). Pour conclure, ceux désormais saturés de mots se satisferont d’une catharsis électrisante. Thirst nous plongera dans un maximalisme de sons et d’images, avec un concert de musique « abrasive et tellurique », présenté au Diamant le 27 février). Multi-projections, show de boucane et effets stroboscopiques profiteront aux jusqu’au-boutistes en quête de sensation fortes.
Bon festival !