Des élus de Québec dénoncent la fermeture brutale de la clinique en santé mentale le « 388 »

Par Nathalie Côté
Publié le 14 mars 2025
Étienne Grandmont, les fondatrices du 388 et Pascal Paradis le 14 mars près du 388 Saint-Vallier Ouest. Photo: NC.

C’est devant un bâtiment placardé in extremis par le CIUSSS de la capitale-nationale que Pascal Paradis député du Parti Québécois dans Jean-Talon, Étienne Grandmont, député de Québec solidaire dans Taschereau et Lucie Cantin, psychologue et psychanalyste, cofondatrice du 388 sont venus dénoncer la fermeture de la clinique. Une clinique de traitement pour adultes psychotiques pourtant reconnue internationalement.

Le CIUSSS de la capitale-nationale a procédé de « manière brutale » a dénoncé d’emblée Pascal Paradis. Cela sans faire d’étude, « sans jamais venir visiter les lieux » a soutenu Lucie Cantin, une des fondatrices de la clinique active depuis 43 ans au 388, rue Saint-Vallier Ouest dans le quartier Saint-Sauveur.

Les élus dénoncent le Ministre Carmant « qui commet ici une erreur » ont-ils affirmé. Plusieurs personnes qui ont vécu des échecs dans le système hospitalier conventionnel, ont vu leur état de santé s’améliorer grâce à la psychanalyse, a rappelé Lucie Cantin. Cette approche alternative à celle privilégiée par la psychiatrie conventionnelle, centrée essentiellement sur la médication, est considérée comme un modèle pour plusieurs spécialistes.

Alors pourquoi fermer un service qui fonctionne et qui a fait ses preuves? se demandent les élus, interdits devant cette décision violente et paradoxale. Ils ne savent pas ce qui adviendra des dizaines de personnes traitées dans cet espace à échelle humaine en plein cœur du entre-ville.

La philosophie de Santé Québec?

Étienne Grandmont a rappelé que le Ministère de la santé a tenté à plusieurs reprises de fermer ce centre et n’avait pas réussi, grâce à l’implication des citoyens et de la communauté.

Cette décision unilatérale est-elle liée à Santé Québec qui coupe partout dans le réseau de la santé en ce moment? a-t-on demandé aux élus. Étienne Grandmont note que Santé Québec est essentiellement verticale et que les décisions se prennent en haut de la pyramide.  Selon madame Cantin, la fermeture du 388 fait craindre d’autres fermetures de ce type de service de santé mentale partout au Québec.

Un bâtiment convoité par des promoteurs?

Le 388, Saint-Vallier Ouest. Photo: NC

Ni les élus, ni la fondatrice du 388 Saint-Vallier, ne savent ce qui adviendra de ce bâtiment exceptionnel dont le CIUSSS est actuellement propriétaire. Comme l’a souligné Madame Cantin, ce bâtiment de style victorien avec ses vitraux et ses boiseries est d’une architecture exceptionnelle.

Il est légitime de se demander si cette propriété, qui est actuellement un bien public, ne sera pas vendue à un promoteur pour en faire un hôtel ou un quelconque Airbnb. Cela, il faudra le demander au CIUSSS de la capitale-nationale et au ministre Carmant.

À peine le point de presse terminé, des pompiers de Québec sont arrivés sur place. Que faisaient-ils là en ce matin du 14 mars? « C’est un hasard » nous assuré l’un des pompiers. À suivre.

Pour plus d’information sur le centre 388.

 

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